« Avant les téléphones portables, les gens savaient ce qui était acceptable et ce qui ne l'était pas. Aujourd'hui, quand les gens ont un portable entre les mains, c'est comme si tout leur était permis », explique Robert Read, responsable des beaux-arts et de la clientèle privée de la compagnie d'assurance Hiscox, dans des propos repris par The Telegraph. « Mais étrangement, ces barrières ne semblent plus exister lors de cette quête d’image parfaite, que ce soit au détriment d'une peinture ou de soi-même », poursuit le spécialiste.
Si ce phénomène peut prêter à sourire, les pertes financières qui en résultent et les dommages causés à des œuvres d'art sont très sérieux. En 2017, un preneur de selfies imprudent a causé 200 000 dollars de dommages lors d'une exposition à Los Angeles présentant des sculptures de l'artiste britannique Simon Birch. La même année, la perte d'équilibre d'une personne prenant un selfie a endommagé une sculpture pumpkin de l'artiste japonaise Yayoi Kusama dans ses célèbres Infinity Mirror Rooms.
Pour répondre à ces nouveaux défis, les conservateurs d'art doivent s'adapter aux nouvelles technologies et aux risques qu'elles comportent. De nombreuses institutions, de la Gallery of Modern Art de Brisbane au British Museum, ont interdit les perches à selfie en raison de préoccupations concernant la sécurité, la vie privée des individus et l'expérience générale des visiteurs.