Ce Renoir est-il authentique ? | L'Intelligence Artificielle a (presque) tranché

Article
L'intelligence artificielle s'est immiscée dans la plupart des domaines de notre vie ; le monde de l’art ne fait pas exception, que cela soit dans le domaine de l'évaluation des œuvres d'art ou maintenant dans celui de l'authentification des œuvres d'art.

La société suisse Art Recognition a ainsi mis au point un algorithme qui a conclu qu'un tableau appartenant à un collectionneur privé suisse avait 80,58 % de chances d'être une œuvre originale de Pierre-Auguste Renoir.

 

L'usage de ces technologies est de plus en plus populaire, puisque le même algorithme a été utilisé au début du mois pour déterminer qu'un tableau de Titien exposé dans un musée de Zurich était très probablement un faux.

 

Pendant longtemps, ce tableau de Renoir, qui semble montrer la même femme que dans le tableau Gabrielle, du même peintre — l’authenticité de ce dernier a suscité de nombreux débats entre experts. Désormais, grâce à l'intelligence artificielle, même si cette dernière ne peut offrir de garantie absolue, les affirmations de son propriétaire ont été consolidées par une méthode que certains considèrent comme une solution à la « subjectivité » des experts. 

 

C'est l'un des sujets, rapporte le Guardian, que la PDG d'Art Recognition Carina Popovici, a abordés lors d'une réunion sur le rôle de la technologie dans l'art : « Les experts expliquent souvent aux propriétaires d'œuvres d'art qu’ils se fient à leur "impression" ou leur "intuition", lorsqu’ils 'affirment qu'une peinture est authentique ou non, ce qui peut être très frustrant. Ils apprécient réellement le fait que nous soyons plus précis. »

 

Cette technologie fonctionne en prenant des centaines d'œuvres confirmées comme étant authentiques et en analysant en détail les habitudes de l'artiste, ses coups de pinceau et les combinaisons de couleurs qu'il utilise, puis en les comparant aux mêmes paramètres dans l'œuvre en question.

 

Cette méthode a bien sûr été critiquée par des spécialistes de l'authentification des œuvres d'art, qui estiment qu'elle peut être compromise non seulement par l'état d'une peinture, mais aussi par le fait que certaines œuvres originales ont été retouchées ultérieurement. De tels paramètres, disent-ils, nécessitent une analyse scientifique humaine pour formuler une réponse éclairée sur l'authenticité de l'origine de la peinture.

 

Carina Popovici a reconnu ces doutes et affirme que cette technologie n'est pas là pour remplacer les experts et qu'elle doit être utilisée conjointement à leur expertise. « Nous voulons sincèrement leur donner la possibilité d'utiliser ce système pour les aider à prendre une décision, peut-être dans les cas où ils ne sont pas complètement sûrs. Mais pour cela, il faut qu'ils soient ouverts à cette technologie. »