2,5 millions de dollars pour Peter Doig, la fin d'une étrange saga judiciaire

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Credit: Brian McNeil
Dans ce qui est la conclusion d'un improbable quiproquo, l'artiste Peter Doig s'est vu attribuer 2,5 millions de dollars de dommages et intérêts par un tribunal de l'Illinois.

Pendant 10 ans, Robert Fletcher, un agent pénitentiaire canadien, a mené une bataille juridique contre l'artiste écossais Peter Doig, affirmant que ce dernier refusait d'authentifier un tableau que Fletcher avait en sa possession, l'empêchant ainsi de vendre l'œuvre.

 

Le plaignant affirme que Peter Doig lui aurait vendu le tableau pour 100 dollars dans les années 1970, lorsque l'artiste était soi-disant incarcéré pour possession de drogue et que Robert Fletcher était son contrôleur judiciaire. Une affirmation que le peintre écossais a catégoriquement réfutée, déclarant que ce tableau n'était non seulement pas le sien, mais qu'il n'avait jamais été incarcéré et qu'il n'avait de surcroît jamais rencontré Robert Fletcher à l'Université Lakehead, contredisant ainsi tous les éléments fournis par le Canadien.

 

En 2016, le juge de l'Illinois chargé de l'affaire a tranché en faveur de Peter Doig, car en réalité tout ceci n'était qu'un improbable mais bien réel quiproquo. La peinture que Robert Fletcher avait en sa possession était en effet signée « Pete Doige '76 » mais était l'œuvre de Peter Edward Doige, décédé en 2012, qui avait effectivement fréquenté l'Université Lakehead et avait été incarcéré dans la même région.

 

Aujourd'hui, cinq ans plus tard, ce même juge a ordonné à M. Fletcher de verser la somme de 2,5 millions de dollars de dommages et intérêts car, comme il affirme, dès 2014 « il aurait dû être indiscutablement clair pour les plaignants et [leur avocat] que leurs demandes n'avaient aucune chance de réussite et étaient sans fondement factuel. »

 

Peter Doig a déclaré que les 2,5 millions de dollars seront reversés à une organisation caritative qui permet aux détenus d’avoir accès à une activité artistique.